lundi 7 janvier 2013

Hawaï me voici

(suite du billet intitulé "La princesse et son bal")

Hilo : Big Island

Après 4 jours en mer sur le navire de croisière Golden Princess, où il faisait froid et pas toujours ensoleillé, la terre ferme et la chaleur d'Hawaï sont plus que bienvenues.

La première île que je visite est Hilo, une île volcanique à la fois désertique et luxuriante. Elle a été découverte par l'explorateur James Cook en 1878, mais les Polynésiens y avaient élu domicile dans les années 1100. Elle est surnommée la "Big Island" puisqu'elle est la plus grande île de tout l'archipel d'Hawaï. La plus tranquille aussi. En effet, sa population compte plus de 43 000 habitants, provenant de tous les coins du monde. Notre guide, Pat, est d'ailleurs native de l'Alaska. Elle connaît maintenant l'île comme sa poche.

Premier arrêt : une plantation de café, Hilo Coffee Mill, qui se vante de produire le meilleur café d'Hawaï. Peut-être bien, mais le meilleur café qu'il m'a été permis de goûter m'a été servi en Italie, sur la côte amalfitaine. Le propriétaire du Hilo Coffee Mill, James Thompson, nous apprend comment le fruit de café est cueilli à la main. On lui extrait la pelure, puis le grain de café est séché sur un tamis et passé dans une rôtissoire, jusqu'à consistance voulue. Chose surprenante : le café noir, contrairement à ce que je pensais, est celui qui contient le moins de caféine; le café velouté au goût moins amer en contient donc le plus. Vous savez maintenant ce que vous devez boire afin de vous tenir éveillé! Quoi qu'il en soit, les poules et les coqs errants, eux, sont heureux dans ce paradis de liberté et d'abondance.

Pat nous amène ensuite voir les volcans et son parc national. En chemin, un peu partout, on peut observer la fumée blanche sortant de la terre, résultat de la condensation de l'humidité de la pluie et de la chaleur du roc terrestre. C'est donc un signe que la montagne est un volcan encore actif. Cette fumée contient du dioxyde de soufre qui, respiré à pleins poumons, est toxique.

Le cratère Halema'uma'u du volcan Kilauea est sans contredit un incontournable sur l'île d'Hilo. Ce lac de lave fait près d'un kilomètre de diamètre. Au Musée Thomas A. Jaggar, tout près du cratère, on apprend que les activités sismiques y sont permanentes. Un sismographe enregistre en direct l'activité de la couche phréatique. La dernière éruption de lave à cet endroit a eu lieu en 1924, la lave giclant à plus de 6 000 mètres de hauteur. Au moment de notre passage, heureusement, aucune explosion de lave n'est prévue.

Troisième arrêt : le  Thurston Lava Tube, un tunnel où circulait la lave du volcan Kilauea. Le tunnel fait environ 150 mètres de longueur. On y entre à pied et on y ressort à l'endroit où le tunnel s'est effondré, il y a de ça environ 500 ans. C'est impressionnant - presque sacré - de marcher à cet endroit. La nature ayant repris ses droits rapidement, on voit pendre du plafond les racines des arbres de la forêt qui est au-dessus de nous. Dans cette forêt dense où on se promène ensuite, on ne peut qu'y voir seulement sept variétés de plantes exotiques.

Notre après-midi se poursuit avec un lunch au Volcano Garden Arts, une galerie d'exposition pour les artistes d'Hawaï. Il fait beau, le maître des lieux nous reçoit dans son magnifique jardin gazonné, parsemé de fleurs et de statues. Dès notre entrée dans la boutique, il y règne une paix que notre groupe de huit personnes ne saurait perturber. Excepté le bol de bagues qui tombe tout seul au milieu de nous, on n'y sentait aucune hostilité. À bien y penser, il y avait la chèvre Ernest...  elle accueille les intrépides qui s'en approchent par un coup de cornes bien placé! J'ai bien failli y passer aussi!

Au retour, on arrête à Lua Manu, un endroit sur le bord de la route où on peut regarder, toucher, marcher dans la lave refroidie. À cet endroit, la route a été envahie par de la lave brûlante en 1972. Depuis ce temps, ce site est devenu un attrait touristique. La roche de lave est noire, trouée par l'air, avec des reflets de différentes couleurs brillant au soleil. À quelques mètres de là, une autre route est encore fermée à cause d'une coulée de lave.

Pour clore notre visite d'Hilo, Pat nous amène magasiner au Big Island Candies, grand producteur de chocolat à base de noix de macadam. Le macadam étant cultivé en grande quantité à Hawaï. C'est un pur délice!
 
À notre retour au bateau, vers 16 h, Pat nous montre un panneau sur le bord de la route, qui doit bien mesurer 6 pieds de hauteur, et qui spécifie : "Niveau d'atteinte de l'eau lors du dernier tsunami". C'est bien vrai. Le port d'Hilo a déjà vécu des moments très difficiles, plusieurs tsunamis ayant dévasté cette région de l'île. Même si Hawaï semble paradisiaque la plupart du temps, les éléments naturels la menacent toujours : tremblements de terre, coulée volcanique, tsunamis, tempêtes tropicales.
 
Exceptionnellement, aujourd'hui, il ne pleut pas à Hilo. La princesse retourne à son nid sur le Golden Princess.
 
 
(À suivre dans un prochain billet : Une journée dans la ville d'Hawaï 5-0 : Honolulu)

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